Méfiez-vous des pigeons, car certains pourraient bientôt transporter des Google
Bird. Cette dernière invention pousse à l’extrême le besoin qu’a le
géant américain de tout photographier pour alimenter Google Street View.
L'outil est cependant remarquable d’un point de vue technologique.
1er avril : cet article appartient bien sûr à la noble tradition du poisson d'avril, découvrez les dessous de l'actu décortiquée.
Mais où va donc s’arrêter Google
pour améliorer son service de cartographie ? Souvenez-vous, tout a
commencé en 2008 lorsque des Opel Astra noires ont débarqué en France.
Reconnaissables entre toutes par la présence d’un mât de 1,5 m sur leur toit, ces Google Cars
avaient pour mission de sillonner certaines villes françaises, tout en
les photographiant sous tous les angles. Les clichés avaient ensuite été
mis en ligne, de sorte que chaque internaute pouvait visiter une
agglomération sans quitter son domicile.
L’utilisation des voitures a vite présenté des limites, puisque ces engins ne pouvaient pas quitter les voies de circulation. Un vélo,
lui aussi pourvu de huit appareils photo, a donc pris le relais en 2009
pour photographier les zones piétonnes de Paris, Lille ou Honfleur.
Depuis lors, plus de 30 domaines skiables français ont intégralement été immortalisés à l’aide de motoneiges.
Les vacanciers peuvent ainsi préparer leur séjour au ski, ou se
retrouver aisément s’ils sont perdus sur les pistes. Mais cela ne suffit
pas, la firme de Mountain View veut aller encore plus loin. En d’autres
termes, Google veut voir ce qui ne peut être vu avec des moyens
conventionnels.
Des
caméras ont déjà été fixées à maintes reprises sur des volatiles.
Cependant, seul le dispositif de Google permet de prendre des images en
vol à 360°. © BBC, YouTube
En juin 2012, la conception d’un système de caméras se portant comme un gros sac à dos
a marqué un premier pas vers la miniaturisation et l’utilisation « hors
sentier » du dispositif photographique de Google. Une nouvelle étape
importante vient d’être franchie en ce mois de mars 2013. Un ingénieur
de la firme, le Franco-Belge Alexandre Guimaut, vient de réduire
l’appareillage de prise de vue à sa plus simple expression. Il ne pèse
plus que 30 g, pour un diamètre de 4 cm. Son nom, Google Bird, révèle
clairement les intentions du géant américain : placer des caméras sur des oiseaux. Google Street View n’aura bientôt plus de limite !
Des appareils photo couplés à une veste photovoltaïque ?
Le système Google Bird se compose, comme ses homologues, de 8 appareils photos de 5 millions de pixels.
Il peut ainsi prendre des clichés à 360°. En revanche, les données ne
sont pas stockées dans le dispositif, mais transmises en temps réel à un
ordinateur,
distant d’au maximum trois kilomètres. Ce dernier se charge également
de flouter les visages et les plaques d’immatriculation. Le Google Bird
peut au choix être fixé sur le dos ou sur le ventre des volatiles par le
biais de deux sangles. Seule son autonomie pose encore problème,
puisqu’elle n’est que de 45 minutes. Pour pallier cette lacune,
l’ingénieur a déjà imaginé une veste photovoltaïque faite de cellules solaires de deuxième génération en polymères.
Le respect de la vie privée est une question qui se pose à nouveau. En effet, comment être sûr de pouvoir prendre un bain de soleil
au bord de sa piscine sans finir sur Google Maps, surtout si l’on est
un adepte du bronzage intégral ? D’autres réactions, moins légères, se
sont déjà fait entendre dans des pays comme la Chine, l'Iran ou la Corée
du Nord, où l’on craint l’invasion massive d’espions à plumes.
Allant à l’encontre de ses principes habituels, Google a cette fois
décidé de répondre à toutes ces interrogations avant d’utiliser son
système à grande échelle. Des tests menés à Prude Beach (États-Unis) se
sont d’ores et déjà montrés concluants.
Face à cette avancée technique détricotant la vie
privée et l’intimité, nous sommes en droit de nous demander quelle sera
la suite donnée à cette invention. Des « évolutions » possibles ont déjà
été présentées par Google. L’une d’entre elles prévoit tout simplement
de connecter un enregistreur directement sur le nerf optique des
oiseaux, afin de les rendre indétectables. Bref, la vente de répulsif
pour pigeon pourrait exploser dans les mois à venir.